Confrontées à des choix budgétaires majeurs, les politiques publiques font aujourd'hui un pas en avant et deux pas en arrière, tant pour les aides aux particuliers - bonus écologique ou leasing social - que pour le développement des infrastructures que sont les bornes de recharge
- KAK
Pour accompagner la progression de l'électrification en France, un effort significatif a été consenti par l'Etat. Entre 2018 et 2022, ce sont 7,7 milliards d'euros de soutien public qui ont été dispensés en aide à l'achat. En clair, près de 85% des achats de véhicules électriques ont bénéficié d'un soutien de la part de l'Etat. Sur la même période, les malus (taxation des véhicules thermiques à l'achat, à partir d'un certain seuil) ont rapporté moins de 2 milliards d'euros. Un financement loin d'être à l'équilibre et qui, pour des raisons budgétaires, a été l'objet de révisions à la baisse.
Le bonus écologique pour l'achat d'un véhicule électrique neuf est désormais plafonné à 4.000 euros, contre 7.000 euros auparavant. Dans le détail, en 2024, le bonus automobile est de 4.000 euros pour les 5 premiers déciles, il est de 3.000 euros pour les déciles 6 à 8 et plonge à 2.000 euros pour les déciles de 8 à 10. « L'opinion publique est très sensible aux décisions politiques et les coupures dans les aides à l'achat pour des raisons budgétaires ont pesé sur le développement de la flotte de véhicules électriques en 2024 », déplore Jean-Philippe Hermine. Ce bonus écologique devrait rester inchangé en 2025. Cependant, dans un contexte de restrictions budgétaires fortes, de nouvelles révisions à la baisse pourraient advenir. Ce bonus écologique devrait rester inchangé en 2025. Cependant, dans un contexte de restrictions budgétaires fortes, de nouvelles révisions à la baisse pourraient advenir.
Les ménages les plus modestes pourraient eux aussi être concernés. En 2024, la France a mis en place un leasing social , une offre de location longue durée de véhicules électriques à 100 euros par mois pour permettre aux ménages les plus modestes d'accéder à une mobilité propre. « Ce dispositif a permis à 50000 ménages d'accéder à l'électrique pour une durée de trois ans. Son principe est assez vertueux mais son fonctionnement
Cette année, il sera financé par les certificats d'économie d'énergie », explique Diane Strauss, qui déplore qu'à l'issue de la période de location, aucune alternative ne soit proposée à l'utilisateur. Par ailleurs la mesure est loin d'avoir un impact systémique. « Il faudrait pour ce faire que le parc social atteigne un million de véhicules et que la durée de détention soit d'au moins six ans », estime Diane Strauss.L'Europe réfléchit à un programme semblable, calqué sur le modèle français. Reste que pour ce faire, il faudra trouver des financements. En 2024, le financement public français pour ce dispositif s'est établi à 650 millions d'euros. En 2025, il faudra faire tout autant, voire plus avec moins : le leasing social devrait être reconduit, avec une enveloppe de 300 millions d'euros.